Autour de Hans Blumenberg (1920-1996) | Georges Arthur GOLDSCHMIDT : Elias TSIMBIDAROS : Denis TRIERWEILER : Denis TRIERWEILER : Valentine ONCINS : Michèle COHEN-HALIMI et Jean-Pierre FAYE : Michèle COHEN-HALIMI et Jean-Pierre FAYE Joël STERNHEIMER : Gérard HUBER Emmanuel FAYE : Philippe VALLÉE :
____________________________________________________________ Agenda des SEMINAIRES (2006-2007)
PRÉSENTATION DES SÉMINAIRES
Philosophie allemande et manipulation linguistique L'allemand permet d'associer entre eux par agglutination tous les termes entre eux. N'importe quel locuteur de langue allemande s'invente son propre vocabulaire tous les jours. On peut créer tous les lexèmes composés possibles, à partir d'un ou deux éléments moteurs. Il suffit de combiner les éléments verbaux choisis et on a l'illusion immanquable de créer de la pensée. C'est pourtant un piège dans lequel la philosophie allemande est au cours de son histoire moins tombée qu'on n'aurait pu s'y attendre. Il a fallu attendre le XXe siècle et les escapades verbales d'un Heidegger pour faire tomber le langage philosophique dans la manipulation mécanique des ressources de composition grammaticales de l'allemand et faire prendre des jeux de syllabes pour de la « pensée ».
__________________________________________________________________________________ Elias TSIMBIDAROS : La pensée grecque, l'Occident et la question de l'humanisme Aux sources de la métaphysique moderne. Un retour renouvelé aux Grecs pourrait-il représenter, comme le pensait Nietzsche, un remède au nihilisme un dernier cri d'humanisme dans notre univers devenu irrévocablement nihiliste? Il reste à relever deux points préalables à cette question, points qu'on oublie : 1/ Nietzsche n'est pas le premier à avoir voulu revenir aux Grecs d'avant le christianisme 2/ Qu'entend-on par pensée grecque après l'époque classique, c'est-à-dire, à l'époque datant d'Alexandrie et comprenant ses suites et ses conflits idéologiques et théologiques (la cité vs l'Empire), époque critique du cosmopolitisme grec ultérieur : l'antiquité tardive et le moyen âge byzantin ? Suivons ici un vecteur récurrent ayant servi de bannière protégeant (ou dissimulant) certains courants réprimés en Orient grec mais qui se sont impliqués aussi dans une réception inversée du platonisme en Occident, réception qui supprime une théologie néo-platonicienne païenne qui l'accompagnait à l'origine (ayant survécue jusqu'au quinzième siècle en y associant curieusement Platon à Zoroastre), et en remplaçant définitivement celle-ci par un néo-platonisme christianisé, déformation majeure et systématique de Platon et de la philosophie antique. La métaphysique moderne devient, en fait, un champ historique variable, piégé , fruit de bouleversements idéologiques entretenant expressément l'illusion d'un milieu ontologique homogène ou pur . Il soulève très tôt un problème de civilisation . Son histoire réelle se déroulera, en fait, sur le fond d'un retournement symbolique se traduisant, à la longue, par un nivellement universalisant et moral supprimant la fonction polysémique des figures actives de la pensée (et essentiellement étranger à la Grèce de la cité). En fait, le monde et l'esprit antiques, balayés depuis longtemps, sont remplacés par une pensée théologico-ontologique essentialiste (la scolastique, un aristotélisme hors contexte). A la Renaissance, on y ajoute un néo-platonisme christianisé qui rejoint et scelle les conversions du troisième et du quatrième siècles. Renaissance ? Une synthèse platonico-aristotélicienne nouvelle mouture nourrira dorénavant la formation des systèmes idéalistes à venir, synthèse annonciatrice du nihilisme européen achevé : les emprunts grecs en question ne remontent jamais à la philosophie antique de façon authentique (contrairement à ce que prétend Heidegger qui s' approprie certains philosophes grecs (en excluant d'autres) au nom de l'Occident. Suite au séminaire de l'an dernier. Une bibliographie détaillée sera distribuée au début de l'année.
__________________________________________________________________________________ Denis TRIERWEILER : Le séminaire s'emploiera, par diverses approches et contournements, à dégager le (ou les) sens de la démarche philosophique spécifique de Blumenberg, aussi bien à partir de l'uvre anthume que de l'uvre posthume déjà très prolixe. Ce philosophe très important est en effet encore beaucoup trop mal connu en France malgré l'existence de quelques traductions. Nous signalons à ce propos la parution au printemps prochain de La lisibilité du monde (traduite par Pierre Rusch et Denis Trierweiler et préfacée par D.T), qui sera entre autres amplement abordée dans le séminaire. __________________________________________________________________________________ Les Métamorphoses de l'Ange L'Ange a traversé les siècles et les cultures, pour aboutir à des figures multiples. Ce séminaire se propose d'évoquer les différentes facettes de cette créature ambivalente, qui hésite entre l'animé et l'inanimé, entre l'animal et le divin, entre les genres. Ange des mystiques ou Ange de l'Histoire, figure d'Eros ou pur esprit, la figure angélique sera appréhendée par des chercheurs (historiens de l'art, théologiens, philosophes, psychanalystes) comme par des artistes et des écrivains qui viendront présenter leurs créations. __________________________________________________________________________________ Valentine ONCINS : Montages, de Léonard de Vinci à S.M. Eisenstein. Montages culturels. L'intitulé se présente comme une succession de tiroirs distincts. Et cependant il correspond à une seule et même réflexion, celle qui porte sur la limite et sur le passage. Il s'agit de sceller le sens et la mémoire, mais parfois aussi le non-sens et l'histoire par une usure des limites. Il s'agit toujours de porter en soi le passage à l'autre. Il s'agit de tenir ensemble le distinctif, le parcellaire, et finalement d'articuler coupure et lien. La mise en tension de l'intervalle et du raccord est au fondement de montages en peinture et au cinéma. A propos de l'art de L. Vinci, P. Valéry parle d'images-réponses , complémentaires , tout en précisant qu' une image quelconque n'est peut-être que le commencement de nous-mêmes. Dans ce séminaire, il sera donc question de commencements et de raccords, mais aussi de brisures, dans le sens indiqué par E. Jabès dans son texte ceci a eu lieu : brisure. D'un hypothétique commencement. __________________________________________________________________________________ Michèle COHEN-HALIMI et Jean-Pierre FAYE : Faire entendre raison aux transformations. Nietzsche contre Heidegger. Métaphysique et nihilisme, variables européennes d'hier et d'aujourd'hui. S'ouvre une façon nouvelle de prendre vue sur la question grave de notre temps : la tournure par laquelle la « langue philosophique » de Heidegger a pu s'imposer tout en étant porteuse d'un large dépôt' de positions nazies qui vont jusqu'à anticiper sur les déclarations hitlériennes. Ainsi en exigeant dès l'hiver 1933, dans son cours magistral, « l'extermination totale », la völlige Vernichtung de « l'Asiatique » entendant par là ceux qui, dix ans plus tard, seront jetés dans les camps d'extermination de la Pologne annexée, les Vernichtungsläger. La nudité d'un « entendement » qui veut entendre, demande aujourd'hui ce qu'il s'agissait par là d'abolir : les mises en perspectives éthiques sur la question des choses mêmes.« La raison est la plus acharnée des adversaire de la pensée », annonçait Heidegger vers 1960. Il ne rappelait pas qu'en 1940 il évoquait lui-même une « pensée de la race », une Rasse Gedanke, une völkische Gedanke comme « expérience de l'être ». Il n'appelait pas une « raison de la race », une völkische Vernunft Pour Clausewitz déjà, il y a une pensée de la guerre, une intelligence de la guerre. Nulle Vernunft de la guerre. Ce qui importe aujourd'hui, c'est la possibilité du langage de produire telle ou telle transformation, et des « groupes » de transformations, qui demeurent dissimulées ou impensées. Tout en se montrant redoutablement agissantes.C'est ce bougé des mots. Qui peut remuer l'histoire. Envahir la philosophie. __________________________________________________________________________________ Joël STERNHEIMER : A l'interface entre sujet et objet, le code génodique permet d'analyser en termes moléculaires une inspiration musicale, puis de construire la protéodie apte à réguler un problème physiologique. Aux 20 acides aminés constitutifs des protéines correspondent, après accrochage sur leurs ARN de transfert, 10 fréquences synchronisées dont l'enchaînement des intervalles au cours du processus d'élongation a un rôle fonctionnel. Ces extensions de l'onde de de Broglie pour satisfaire aux critères d'homogénéité requis par la prise en compte du sujet mesurant en théorie quantique, persistent en effet bien au-delà de leur association aux corpuscules lors de ce processus. Des phénomènes de résonance en procèdent, qui portent sur les enchaînements temporels et spatiaux d'intervalles de fréquences synchronisées, et régulent le taux de synthèse et le repliement spatial des protéines. L'invariance d'échelle de ces successions d'intervalles permet alors une forme de dialogue entre le sujet et ses gènes, dont témoigne l'inspiration artistique à travers les âges. __________________________________________________________________________________ Michèle COHEN-HALIMI et Jean-Pierre FAYE Que veut dire nihilisme ?
Aujourd'hui, ce mot « nihilisme » explique tout mais on oublie ses variations de sens. Non pas une clé, mais un problème. Dans l'entre-deux, les sens contraires se succèdent, en des usages opposés, notés chez Heidegger : 'bolchévisme' en 1936, fascisme' en fin 1945. Chez Nietzsche, les variantes mêmes du sens font son problème et en cela même, il est le philosophe. Quels sens traverse-t-il donc, pour Nietzsche ? Que veut dire Heidegger à son propos ? La traversée des transformations de sens pour Nietzsche a-t-elle une portée différente de celle qui se découvre chez Heidegger ? Peut-on prendre aujourd'hui pour maxime provisoire de faire entendre raison aux transformations ? __________________________________________________________________________________ Gérard HUBER Ce séminaire comporte cinq séances : Autothérapie, art, psychanalyse Le psychanalyste chez Léonard de Vinci Le psychanalyste chez René Magritte (1) Le psychanalyste chez René Magritte (2) L'autothérapie face au virtuel et aux nanotechnologies Ce séminaire n'est pas une recherche de psychanalyse appliquée. Sa finalité ne consiste pas à vérifier la vérité de la psychanalyse. En effet, on peut, certes, démontrer que les uvres de Léonard et de Magritte illustrent la théorie freudienne du souvenir-écran et la théorie lacanienne de la pulsion scopique, mais la vraie question est de savoir ce que l'art traditionnel et, au-delà, l'art moderne, la photographie, le cinéma, la télévision, le virtuel et les applications nanotechnologiques sur le cerveau font et feront à la psychanalyse. Bref, la psychanalyse est-elle capable d'imagination ? Ce questionnement sera l'occasion de poursuivre la reformulation des fondements de la psychanalyse amorcée dans ANATOMIE DE LA SÉPARATION-Réponses à Jacques Derrida (De Boeck Université, 2000). __________________________________________________________________________________ Emmanuel FAYE : Séminaire de recherche, tous les mardi du 9 octobre 2006 au 16 janvier 2007, de 14h à 17h Université de Paris X-Nanterre, RER Nanterre Université, Bâtiment L (salle à confirmer) Philosophie et question de l'homme dans l'Europe moderne : De Descartes à la querelle de l'humanisme (= la postérité de Heidegger en France, de Sartre à Derrida) Quelles sont les raisons du refus par Montaigne et Descartes de formuler une définition spécifique de l'homme ? Quelle conception de la philosophie dans son rapport à la question de l'homme se manifeste dans ce refus ? Nous entreprendrons une vaste enquête sur la question de l'homme dans l'Europe moderne, en prenant comme point de départ les notions cartésiennes de la « sagesse humaine » dans les Regulæ et de la « principale perfection de l'homme » dans la 4e Méditation et dans les Principes (I, 37). Nous examinerons dans quelle mesure Descartes repense et prolonge l'héritage humaniste de la Renaissance européenne (Nicolas de Cues, Pic de la Mirandole, Bovelles, Bacon), et comment, au XVIIe siècle, cette confiance nouvelle dans les capacités naturelles de l'homme à faire le meilleur usage de ses facultés se heurte à un retour en force de l'augustinisme (nous l'examinerons dans sa diversité chez Pascal, Arnauld, Malebranche). Nous montrerons ensuite comment s'est effectuée, au XVIIIe siècle, la transition d'une philosophie de la perfection de l'homme à une pensée de sa « perfectibilité », notion dont l'ambivalence transparaît chez Rousseau. Nous suivrons alors les transformations contemporaines de la reprise de la question kantienne : « Qu'est-ce-que l'homme ? », et nous étudierons enfin cette sorte de « cassure » qui traverse la philosophie française du XXe siècle, de la notion bergsonienne de l' homo faber à l'analytique heideggérienne du Dasein et la récusation de l'humanisme, dont la signification exacte et les effets restent à mesurer. Il faudra, pour cela, repartir de la controverse de Davos avec Cassirer (1929) et examiner les raisons du développement en France de l'anti-humanisme théorique, notamment avec Foucault. Dans ce séminaire de philosophie générale, centré sur la question de l'homme et de son impossible définition, l'histoire de la philosophie moderne et contemporaine sera le lieu des confrontations et des vérifications. Nous examinerons notamment le bien-fondé des thèses de Hans Blumenberg sur la « légitimité des Temps modernes ». La bibliographie de cette enquête est importante. Des textes seront régulièrement distribués aux étudiants du séminaire. Les références de base seront notamment constituées par :
Montaigne, Essais (Villey-Saulnier, PUF, Quadrige) Descartes, Règles pour la direction de l'esprit (Le Livre de poche) Méditations métaphysiques (Garnier-Flammarion) Pascal, uvres complètes (Lafuma, Ed. du Seuil) Bergson, La pensée et le mouvant (PUF) L'énergie spirituelle (PUF) Ernst Cassirer, Martin Heidegger, Débat sur le kantisme et la philosophie (Davos, mars 1929) , (Beauchesne, 1972) Heidegger, La lettre sur l'humanisme (Aubier) Sein und Wahrheit (Klostermann) Blumenberg, La légitimité des Temps Modernes (Gallimard) Foucault, Les mots et les choses (Gallimard)
Pour une première mise en perspective, on pourra consulter : E. Faye, articles « Homme » et « Subjectivité », Encyclopédie Philosophique Universelle , t.II, Les Notions Philosophiques (PUF) Philosophie et perfection de l'homme, de la Renaissance à Descartes (Vrin, 1998) Heidegger, l'introduction du nazisme dans la philosophie (Albin Michel, 2005) Ethan Kleinberg, Generation Existential, Heidegger's Philosophy in France , 1927-1961 (Cornell University Press, 2005) B. Pinchard (dir.), Heidegger et l'humanisme (PUF, 2005). __________________________________________________________________________________
Denis TRIERWEILER : ---------------------------------------------------------------------------------------------- Philippe VALLÉE : Ces résultats ouvrent d'intéressantes perspectives en biologie qui seront développées. Une des hypothèses pour expliquer les effets biologiques de l'eau pré-traitée par un champ électromagnétique se traduirait par une amélioration de la bio-assimilation des composés résiduels présents dans l'eau.
Les auteurs sont seuls responsables des textes publiés.
Contact Université Européenne de la Recherche : 01 55 55 86 78
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